Dr Eric TABARE

ophtalmologiste
diu chirurgie de la myopie et
chirurgie de la cataracte

Le cabinet du Dr Eric TABARE sera transféré à la polynclinique Montier La Celle en avril 2019.

Nouveau lieu : 17 rue Baltet 10120 Saint André les Vergers.

Le numéro de téléphone reste identique.

Oeil et diabète

La principale complication oculaire du diabète est l'atteinte de la rétine : la rétinopathie diabétique. Cette affection fréquente touche 30 à 40 % des diabétiques. Or, on dénombre, actuellement en France, 2 à 2,5 millions de diabétiques diagnostiqués. Entre 850 000 et un million de personnes sont donc atteintes de la rétinopathie diabétique. La fréquence de cette affection devrait augmenter puisque le nombre de diabétiques lui-même croit de façon considérable partout dans le monde. Il devrait doubler d'ici une quinzaine d'années. Non seulement cette affection est fréquente mais elle est également et malheureusement encore grave. C'est la principale cause de malvoyance, avec la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) et le glaucome. C'est également la première cause de cécité dans la population active, chez les sujets de moins de 65 ans. Actuellement, 1000 personnes deviennent aveugles chaque année à cause du diabète en France. Or, il existe un traitement extrêmement efficace : le laser. S'il était appliqué à temps, ce traitement permettrait d'éviter 90 % de ces cas de cécité ou de malvoyance.




Rappels


La rétine est le tissu nerveux noble de l'oeil. Sa partie centrale appelée Macula est le siège de la vision fine, discriminative de notre vue ; sa partie périphérique est surtout responsable e notre champ visuel. Elle transforme la lumière en impulsions nerveuses qui sont conduites au cerveau par le nerf optique et les voies optiques. Cette rétine est nourrie par l'artère centrale de la rétine et ses branches artérielles. Ces artères de la rétine s'arborisent en plusieurs petites branches et aboutissent à de tous petits vaisseaux invisibles appelés les capillaires rétiniens. Ces derniers seront les premiers touchés par le diabète. Le diabète détruit peu à peu les capillaires rétiniens soit en les bouchant soit en rendant leur paroi trop fragile. Les conséquences de ces destructions vont être une mauvaise alimentation en oxygène des cellules rétiniennes, des hémorragies et des oedèmes dans la rétine.


Au début et pendant de nombreuses années, la maladie rétinienne se développe sans aucun signe perceptible par le patient. Ce n'est qu'à l'examen du fond d'oeil par le médecin qu'on peut la dépister. Lorsque le patient ressent des signes, comme par exemple une baisse de la vision, la rétinopathie diabétique est déjà très évoluée et le traitement ainsi que le pronostic plus difficile. « On a toujours un train de retard sur la maladie » à moins d'un suivi annuel.




La rétinopathie ischémique et la néo vascularisation

L'excès chronique de glucose dans le sang entraîne des altérations biochimiques progressives de la paroi des capillaires rétiniens, ce qui provoque à terme leur obstruction. Ce processus débute très tôt dans la vie du diabétique. Il est totalement asymptomatique. Les premiers signes de la rétinopathie diabétique sont des micro-anévrismes, de petits points rouges traduisant le début de l'occlusion des capillaires rétiniens. Ce processus d'obstruction se poursuit tout au long de la vie du diabétique et la rétine finit par ne plus être suffisamment irriguée. Ne recevant plus assez d'oxygène, elle réagit en sécrétant des facteurs de croissance pour stimuler la pousse de nouveaux vaisseaux. Ces néo vaisseaux sont peu efficaces et sont extrêmement fragiles. Ils peuvent saigner facilement provoquant des hémorragies rétiniennes ou vitréennes.





L'oedème maculaire diabétique

Deuxième processus par lequel la rétinopathie diabétique peut entraîner une malvoyance : l'oedème maculaire. L'excès de sucre dans le sang produit des altérations bouchant les capillaires rétiniens, mais entraîne également une hyperperméabilité de la paroi de ces capillaires. Normalement, ces derniers sont peu perméables, mais, à cause du diabète, ils le deviennent et les liquides qu'ils contiennent passent dans le tissu rétinien. Ce processus est particulièrement préoccupant quand il se produit dans la macula. L'accumulation de liquide dans la rétine provoque un dysfonctionnement des cellules rétiniennes et progressivement, une baisse de l'acuité visuelle. L'oedème maculaire est aujourd'hui la principale cause de malvoyance chez les patients diabétiques.





Traitements et prise en charge

Les traitements

Le traitement par laser est extrêmement efficace, surtout pour prévenir la néo-vascularisation. Il existe depuis le début des années 1980 et fut une révolution pour les diabétiques. Il peut réduire la cécité dans 90 % des cas. Il consiste à appliquer des impacts de laser pour détruire progressivement la rétine périphérique mal vascularisée. Ainsi, on stoppe la production des facteurs de croissance et les néo-vaisseaux disparaissent. Le traitement est d'autant plus efficace qu'on l'applique tôt, il serait même préférable de l'appliquer à un stade pré-proliférant, alors que les néo vaisseaux sont encore absents. C'est pourquoi, il est très important de surveiller régulièrement le fond de l'oeil des patients diabétiques afin de suivre l'évolution de cette maladie rétinienne et diagnostiquer le meilleur moment pour appliquer le traitement par laser qui sera alors efficace dans presque 100 % des cas.

En revanche, le traitement laser est moins efficace pour l'oedème maculaire. C'est pourquoi on utilise depuis quelques années des produits anti-vasoproliférants en injection oculaire pour stopper l'hyperperméabilité des capillaires rétiniens. Le laser et ces injections donnent des résultats encourageants.



La prise en charge

Des études réalisées dans les années 1990 ont prouvé que la meilleure façon de prévenir et diminuer le risque de développer une atteinte rétinienne liée au diabète est d'avoir un bon équilibre, non seulement de la glycémie mais également de la tension artérielle. Un bon équilibre de la tension artérielle permet en effet de ralentir la progression voir l'apparition de la rétinopathie diabétique et de ses complications.

Le suivi du patient diabétique est donc essentiel afin de pouvoir diagnostiquer précocement cette affection à un moment où les symptômes sont inexistants. Depuis le début des années 1990, toutes les sociétés savantes internationales, européennes et françaises ainsi que les agences de santé ont édité des recommandations de bonnes pratiques pour les professionnels de santé. Elles sont concordantes et préconisent une surveillance annuelle du fond de l'oeil de tous les patients diabétiques. La rétinopathie reste grave car elle n'est pas diagnostiquée.